bala: puissance, force.
Le mot est utilisé avec diverses significations. Dans le sens général, il signifie force physique, bonne santé, puissance de l’autorité (AN 3.69), parfois autorité intellectuelle (e.g. pour un argument puissant, MN 11), force ou détermination morale (comme dans le composé bala·vīriya).
♦ La liste de balas la plus fréquente est la suivante:
1. saddhā
2. vīriya
3. sati
4. samādhi
5. paññā
Chacun de ces termes est défini dans le Vitthata Sutta:
Pañc·imāni, bhikkhave, balāni. Katamāni pañca? Saddhā-balaṃ, vīriya-balaṃ, sati-balaṃ, samādhi-balaṃ, paññā-balaṃ.
Bhikkhous, il y a ces cinq forces. Quelles sont ces cinq? La force de la conviction, la force de l’énergie, la force de la présence d’esprit, la force de la concentration, et la force du discernement.
Katama·ñca, bhikkhave, saddhā-balaṃ? Idha, bhikkhave, ariyasāvako saddho hoti, saddahati Tathāgatassa bodhiṃ: ‘itipi so Bhagavā arahaṃ sammā-Sambuddho vijjā-caraṇa-sampanno sugato lokavidū anuttaro purisa-damma-sārathi satthā deva-manussānaṃ Buddho Bhagavā’ ti. Idaṃ vuccati, bhikkhave, saddhā-balaṃ.
Et qu’est-ce, bhikkhous, que la force de la conviction? En cela, bhikkhous, un noble disciple a de la conviction, il est convaincu de l’éveil du Tathagata: ‘Le Fortuné est un arahant pleinement éveillé, accompli en connaissance et en [bonne] conduite, se portant bien, connaissant le monde, suprême dresseur d’hommes, enseignant des dévas et des humains, un Bouddha, un Fortuné.’ Voici, bhikkhous, ce qu’on appelle la force de la conviction.
Katama·ñca, bhikkhave, vīriya-balaṃ? Idha, bhikkhave, ariyasāvako āraddha-vīriyo viharati akusalānaṃ dhammānaṃ pahānāya, kusalānaṃ dhammānaṃ upasampadāya thāmavā daḷhaparakkamo anikkhittadhuro kusalesu dhammesu. Idaṃ vuccati, bhikkhave, vīriya-balaṃ.
Et qu’est-ce, bhikkhous, que la force de l’énergie? En cela, bhikkhous, un noble disciple maintient son énergie activée pour l’abandon des états mentaux désavantageux et l’acquisition des états mentaux avantageux; il est solide, ferme dans son effort, il ne manque pas à la responsabilité de cultiver les états mentaux avantageux. Voici, bhikkhous, ce qu’on appelle la force de l’énergie.
Katama·ñca, bhikkhave, sati-balaṃ? Idha, bhikkhave, ariyasāvako satimā hoti paramena sati-nepakkena samannāgato, cira-katam-pi cira-bhāsitam-pi saritā anussaritā. Idaṃ vuccati, bhikkhave, sati-balaṃ.
Et qu’est-ce, bhikkhous, que la force de la présence d’esprit? En cela, bhikkhous, un noble disciple est présent d’esprit, doué d’une excellente présence d’esprit & minutie, il se souvient et se remémore ce qui a été fait et dit il y a longtemps. Voici, bhikkhous, ce qu’on appelle la force de la présence d’esprit.
Katama·ñca, bhikkhave, samādhi-balaṃ? Idha, bhikkhave, ariyasāvako… paṭhamaṃ jhānaṃ… dutiyaṃ jhānaṃ… tatiyaṃ jhānaṃ… catutthaṃ jhānaṃ upasampajja viharati. Idaṃ vuccati, bhikkhave, samādhi-balaṃ.
Et qu’est-ce, bhikkhous, que la force de la concentration? En cela, bhikkhous, un noble disciple… entre et demeure dans le premier jhana… le deuxième… le troisième… le quatrième jhana… Voici, bhikkhous, ce qu’on appelle la force de la concentration.
Katama·ñca, bhikkhave, paññā-balaṃ? Idha, bhikkhave, ariyasāvako paññavā hoti uday-attha-gāminiyā paññāya samannāgato ariyāya nibbedhikāya sammā dukkha’k’khaya-gāminiyā. Idaṃ vuccati, bhikkhave, paññā-balaṃ.
Et qu’est-ce, bhikkhous, que la force du discernement? En cela, bhikkhous, un noble disciple a du discernement, il est pourvu du discernement de l’apparition et de l’extinction qui est noble et pénétrant, menant à la destruction correcte du mal-être. Voici, bhikkhous, ce qu’on appelle la force du discernement.
Des définitions alternatives de la force de l’énergie et de la force du discernement, que l’on trouve à AN 9.5, seront produites plus bas.
Ce groupe de cinq balas fait partie d’un ensemble de 37 dhammas qui sont parfois mentionnés tous ensemble (e.g. à AN 10.90, SN 22.81). Ils sont parfois appelés les bodhipakkhiyā dhammā, bien que cette expression n’ait pas de définition exacte dans les souttas et soit utilisée également pour décrire d’autres ensembles de phénomènes.
Dans le Daṭṭhabba Sutta, il est dit que ces balas sont ‘à être vues’ (daṭṭhabba) chacune dans son domaine de maîtrise:
“pañcimāni, bhikkhave, balāni. katamāni pañca? saddhābalaṃ, vīriyabalaṃ, satibalaṃ, samādhibalaṃ, paññābalaṃ.
Bhikkhous, il y a ces cinq forces. Quelles sont ces cinq? La force de la conviction, la force de l’énergie, la force de la présence d’esprit, la force de la concentration, et la force du discernement.
kattha ca, bhikkhave, saddhābalaṃ daṭṭhabbaṃ? catūsu sotāpattiyaṅgesu…
Et où la force de la conviction est-elle à voir? Dans les quatre facteurs d’entrée dans le courant…
kattha ca, bhikkhave, vīriyabalaṃ daṭṭhabbaṃ? catūsu sammappadhānesu…
Et où la force de l’énergie est-elle à voir? Dans les quatre efforts corrects…
kattha ca, bhikkhave, satibalaṃ daṭṭhabbaṃ? catūsu satipaṭṭhānesu…
Et où la force de la présence d’esprit est-elle à voir? Dans les quatre mises en place de la présence d’esprit…
kattha ca, bhikkhave, samādhibalaṃ daṭṭhabbaṃ? catūsu jhānesu…
Et où la force de la concentration est-elle à voir? Dans les quatre jhanas…
kattha ca, bhikkhave, paññābalaṃ daṭṭhabbaṃ? catūsu ariyasaccesu…
Et où la force du discernement est-elle à voir? Dans les quatre nobles vérités…
Un saṃyutta complet (SN 50), consistant essentiellement en séries de répétitions, est dédié à cet ensemble de cinq balas. À SN 50.1, ces cinq balas mènent à nibbāna tout comme le fleuve Gange, qui s’incline, s’infléchit et tend vers l’est. (seyyathāpi gaṅgā nadī pācīna·ninnā pācīna·poṇā pācīna·pabbhārā).
L’énumération de chacune de ces balas est parfois ponctuée par quatre formules différentes. La première se trouve par exemple à SN 50.1 et est surtout utilisée avec les bojjhaṅgas, et occasionellement avec les indriyas (spirituels): ‘basé sur l’isolement, sur le détachement, sur la cessation, se parachevant dans le lâcher-prise’ (viveka·nissita virāga·nissita nirodha·nissita vossagga·pariṇāmi).
On trouve la deuxième formule par exemple à SN 50.13: ‘qui se conclut par l’élimination de l’avidité, l’élimination de l’aversion et l’élimination de l’illusionnement’ (rāga·vinaya·pariyosāna dosa·vinaya·pariyosāna moha·vinaya·pariyosāna).
On trouve la troisième formule par exemple à 50.13: ‘qui a le Sans-mort pour fondation, qui a le Sans-mort pour destination, qui a le Sans-mort pour conclusion’ (amat·ogadha amata·parāyana amata·pariyosāna).
On trouve également la quatrième à 50.13: ‘qui est incliné vers Nibbāna, infléchi vers Nibbāna, penché vers Nibbāna‘ (nibbāna·ninna nibbāna·poṇa nibbāna·pabbhāra).
Il est dit que ces cinq balas sont produites au moyen d’autres qualités, telles que sīla:
SN 50.23
seyyathāpi, bhikkhave, ye keci balakaraṇīyā kammantā karīyanti, sabbe te pathaviṃ nissāya pathaviyaṃ patiṭṭhāya evamete balakaraṇīyā kammantā karīyanti; evameva kho, bhikkhave, bhikkhu sīlaṃ nissāya sīle patiṭṭhāya pañcāni balāni bhāveti pañcāni balāni bahulīkaroti.
Tout comme, bhikkhous, les actions qui sont à réaliser par la force sont toutes réalisées à l’aide de la terre, en s’appuyant sur la terre, de la même manière, bhikkhous, c’est à l’aide de la vertu, en s’appuyant sur la vertu, qu’un bhikkhou cultive les cinq forces, qu’il développe fréquemment les cinq forces.
SN 50.24
seyyathāpi, bhikkhave, ye kecime bījagāmabhūtagāmā vuḍḍhiṃ virūḷhiṃ vepullaṃ āpajjanti, sabbe te pathaviṃ nissāya pathaviyaṃ patiṭṭhāya evamete bījagāmabhūtagāmā vuḍḍhiṃ virūḷhiṃ vepullaṃ āpajjanti; evameva kho, bhikkhave, bhikkhu sīlaṃ nissāya sīle patiṭṭhāya pañcāni balāni bhāvento pañcāni balāni bahulīkaronto vuḍḍhiṃ virūḷhiṃ vepullaṃ pāpuṇāti dhammesu.
Tout comme, bhikkhous, les graines qui trouvent leur croissance, leur développement et leur plénitude les trouvent toutes à l’aide de la terre, en s’appuyant sur la terre, de la même manière, bhikkhous, c’est à l’aide de la vertu, en s’appuyant sur la vertu qu’un bhikkhou cultivant les cinq forces, développant fréquemment les cinq forces, atteint la croissance, le développement et la plénitude dans les états mentaux [avantageux].
Appamāda est également citée comme une base du développement de ces balas:
SN 50.13
“yāvatā, bhikkhave, sattā apadā vā dvipadā vā catuppadā vā bahuppadā vā rūpino vā arūpino vā saññino vā asaññino vā nevasaññīnāsaññino vā, tathāgato tesaṃ aggamakkhāyati arahaṃ sammāsambuddho; evameva kho, bhikkhave, ye keci kusalā dhammā, sabbe te appamādamūlakā appamādasamosaraṇā; appamādo tesaṃ dhammānaṃ aggamakkhāyati. appamattassetaṃ, bhikkhave, bhikkhuno pāṭikaṅkhaṃ pañcāni balāni bhāvessati pañcāni balāni bahulīkarissati.
Bhikkhous, parmi les êtres, qu’ils soient sans pieds, à deux pieds, à quatre pattes ou à multiples pattes, matériels ou immatériels, percetifs, apercetifs ou ni-perceptifs-ni-aperceptifs, le Tathagata, l’arahant correctement et pleinement éveillé est déclaré être le plus éminent. De la même manière, bhikkhous, tous les états mentaux avantageux sont enracinés dans l’assiduité, se rejoignent dans l’assiduité, et l’assiduité est déclarée être le plus éminent de ces états mentaux. Bhikkhous, on peut attendre d’un bhikkhou assidu qu’il cultive les cinq forces, qu’il pratique fréquemment les cinq forces.
Entre SN 50.35 et SN 50.54, il est dit que ces cinq balas mènent à la connaissance directe (abhiññā), à la compréhension complète (pariññā), à l’épuisement complet (parikkhaya), et à l’abandon (pahāna) de divers phénomènes: les trois discriminations (vidhā), i.e. ‘Je suis supérieur’ (‘seyyo·ham·asmī’ti), ‘Je suis égal’ (‘sadiso·ham·asmī’ti), ‘Je suis inférieur’ (hīno·ham·asmī’ti); les trois quêtes (esanā), i.e. la quête de sensualité (kām·esanā), la quête d’une [bonne] existence (bhav·esanā), la quête de la vie brahmique (brahmacariy·esanā); les trois āsavā; les trois bhavā; les trois mal-être (dukkhatā), i.e. le mal-être de la douleur (dukkha·dukkhatā), le mal-être dû aux Constructions (saṅkhāra·dukkhatā), le mal-être dû au changement (vipariṇāma·dukkhatā); les trois akusalamulā; les trois types de vedanā; kāma, diṭṭhi et avijjā; les quatre upādānā; abhijjhā, byāpāda, sīla·bbata parāmāsa et l’adhérence à [la vue] ‘Ceci [et rien d’autre] est la Vérité’ (idaṃ·sacc·ābhinivesa); les sept anusayā; les cinq kāma·guṇā; les cinq nīvaraṇā; les cinq upādāna·kkhandhas; les dix saṃyojanā.
Ces cinq balas constituent un outil permettant d’éliminer les akusalā dhammā. Un certain nombre d’allégories illustrant ce point se trouvent dans le Bala Saṃyutta: à SN 50.27, les akusalā dhammā ‘s’écoulent’ de l’esprit comme l’eau s’écoule d’une jarre retournée; à SN 50.30, ils sont dispersés comme un nuage de pluie disperse un nuage de poussière soulevée; à SN 50.31, ils sont dispersés comme un grand nuage de pluie est dispersé par un vent puissant; à SN 50.32, ils sont comme les cordes sur un bateau qui pourrissent dans un climat inclément; à SN 50.34, les personnes, puissantes ou non, qui essaient de convaincre un bhikkhou cultivant les cinq balas d’abandonner sa vie monacale en lui offrant des richesses n’auront pas plus de succès que des personnes qui souhaiteraient faire changer la direction du Gange, parce que son esprit est enclin à l’isolement.
SN 50.33
“seyyathāpi, bhikkhave, āgantukāgāraṃ. tattha puratthimāyapi disāya āgantvā vāsaṃ kappenti, pacchimāyapi disāya āgantvā vāsaṃ kappenti, uttarāyapi disāya āgantvā vāsaṃ kappenti, dakkhiṇāyapi disāya āgantvā vāsaṃ kappenti, khattiyāpi āgantvā vāsaṃ kappenti, brāhmaṇāpi āgantvā vāsaṃ kappenti, vessāpi āgantvā vāsaṃ kappenti, suddāpi āgantvā vāsaṃ kappenti; evameva kho, bhikkhave, bhikkhu pañcāni balāni bhāvento pañcāni balāni bahulīkaronto ye dhammā abhiññā pariññeyyā, te dhamme abhiññā parijānāti, ye dhammā abhiññā pahātabbā, te dhamme abhiññā pajahati, ye dhammā abhiññā sacchikātabbā, te dhamme abhiññā sacchikaroti, ye dhammā abhiññā bhāvetabbā, te dhamme abhiññā bhāveti.
C’est tout comme, bhikkhous, [dans] une maison de passage. Des [visiteurs venant] de l’ouest viennent y séjourner, des [visiteurs venant] de l’est viennent y séjourner, des [visiteurs venant] du nord viennent y séjourner, des [visiteurs venant] du sud viennent y séjourner. Des aristocrates viennent y séjourner, des brahmanes viennent y séjourner, des vessas viennent y séjourner, des serfs viennent y séjourner. De la même manière, bhikkhous, lorsqu’un bhikkhou cultive les cinq forces, qu’il pratique fréquemment les cinq forces, il comprend complètement par connaissance directe les états mentaux devant être compris complètement par connaissance directe, il abandonne par connaissance directe les états mentaux devant être abandonnés par connaissance directe, il atteint par connaissance directe les états mentaux devant être atteints par connaissance directe, il cultive par connaissance directe les états mentaux devant être cultivés par connaissance directe.
“katame ca, bhikkhave, dhammā abhiññā pariññeyyā? pañcupādānakkhandhātissa vacanīyaṃ…
Et quels sont, bhikkhous, les états mentaux devant être compris complètement par connaissance directe? Les cinq accumulations d’attachement, devrait-on dire…
katame ca, bhikkhave, dhammā abhiññā pahātabbā? avijjā ca bhavataṇhā ca…
Et quels sont, bhikkhous, les états mentaux à être abandonnés par connaissance directe? L’ignorance et l’appétence pour l’existence…
katame ca, bhikkhave, dhammā abhiññā sacchikātabbā? vijjā ca vimutti ca…
Et quels sont, bhikkhous, les états mentaux devant être atteints par connaissance directe? La connaissance correcte et la libération…
katame ca, bhikkhave, dhammā abhiññā bhāvetabbā? samatho ca vipassanā ca.
Et quels sont, bhikkhous, les états mentaux devant être cultivés par connaissance directe? La tranquillité et la vision discernante.
Ces cinq balas semblent être identiques aux cinq indriyas spirituels, apparaissant simplement comme une manière différente d’expliquer la même chose, comme cela est expliqué dans le Sāketa Sutta:
Yaṃ, bhikkhave, saddhindriyaṃ taṃ saddhābalaṃ, yaṃ saddhābalaṃ taṃ saddhindriyaṃ; yaṃ vīriyindriyaṃ taṃ vīriyabalaṃ, yaṃ vīriyabalaṃ taṃ vīriyindriyaṃ; yaṃ satindriyaṃ taṃ satibalaṃ, yaṃ satibalaṃ taṃ satindriyaṃ; yaṃ samādhindriyaṃ taṃ samādhibalaṃ, yaṃ samādhibalaṃ taṃ samādhindriyaṃ; yaṃ paññindriyaṃ taṃ paññābalaṃ, yaṃ paññābalaṃ taṃ paññindriyaṃ.
Bhikkhous, ce qui est la faculté de conviction est la force de la conviction, et ce qui est la force de la conviction est la faculté de conviction. Ce qui est la faculté d’énergie est la force de l’énergie, et ce qui est la force de l’énergie est la faculté d’énergie. Ce qui est la faculté de présence d’esprit est la force de la présence d’esprit, et ce qui est la force de la présence d’esprit est la faculté de présence d’esprit. Ce qui est la faculté de concentration est la force de la concentration, et ce qui est la force de la concentration est la faculté de concentration. Ce qui est la faculté de discernement est la force du discernement, et ce qui est la force du discernement est la faculté de discernement.
Seyyathāpi, bhikkhave, nadī pācīnaninnā pācīnapoṇā pācīnapabbhārā, tassa majjhe dīpo. Atthi, bhikkhave, pariyāyo yaṃ pariyāyaṃ āgamma tassā nadiyā eko soto tveva saṅkhyaṃ gacchati. Atthi pana, bhikkhave, pariyāyo yaṃ pariyāyaṃ āgamma tassā nadiyā dve sotāni tveva saṅkhyaṃ gacchanti.
Tout comme, bhikkhous, s’il y avait un fleuve s’inclinant vers l’est, s’infléchissant vers l’est et tendant, avec une île en son milieu. Il y a une analyse selon laquelle le fleuve n’a qu’un seul courant. Il y a aussi, bhikkhous, une analyse selon laquelle le fleuve a deux courants.
Dans cet ensemble de cinq balas, il est déclaré à AN 5.16 que paññā est la ‘plus élevée’ (aggaṃ), celle ‘qui assure la cohésion’ (saṅgāhikaṃ), ‘qui rassemble’ (saṅghātaniyaṃ).
Parfois, comme c’est le cas à AN 4.152, cet ensemble à cinq éléments est présenté comme un ensemble ne regroupant que quatre éléments, sans inclure paññā. Cependant, à AN 4.261, c’est saddhā qui est laissée de côté.
♦ On trouve également un ensemble différent de cinq balas: les forces de celui qui est en entraînement (sekha·bala), qui sont décrites et définies dans le Vitthata Sutta:
1. saddhā
2. hirī
3. ottappa
4. vīriya
5. paññā
Chacune d’elles est définie dans ce même soutta (elles sont identiques à celles données à AN 5.14 comme dans la citation plus haut, sauf pour ce qui suit):
pañcimāni, bhikkhave, sekhabalāni. katamāni pañca? saddhābalaṃ, hirībalaṃ, ottappabalaṃ, vīriyabalaṃ, paññābalaṃ…
Bhikkhous, il y a ces cinq forces de celui qui est en entraînement. Quelles sont ces cinq? La force de la conviction, la force de la honte morale, la force de la crainte morale, la force de l’énergie et la force du discernement…
“katamañca, bhikkhave, hirībalaṃ? idha, bhikkhave, ariyasāvako hirimā hoti, hirīyati kāyaduccaritena vacīduccaritena manoduccaritena, hirīyati pāpakānaṃ akusalānaṃ dhammānaṃ samāpattiyā. idaṃ vuccati, bhikkhave, hirībalaṃ.
Et qu’est-ce, bhikkhous, que la force de la honte morale? En cela, un noble disciple a de la honte morale, il a honte de la méconduite corporelle, de la méconduite verbale, de la méconduite mentale, il a honte de s’engager dans les états mentaux mauvais et désavantageux. Voici, bhikkhous, ce qu’on appelle la force de la honte morale.
“katamañca, bhikkhave, ottappabalaṃ? idha, bhikkhave, ariyasāvako ottappī hoti, ottappati kāyaduccaritena vacīduccaritena manoduccaritena, ottappati pāpakānaṃ akusalānaṃ dhammānaṃ samāpattiyā. idaṃ vuccati, bhikkhave, ottappabalaṃ.
Et qu’est-ce, bhikkhous, que la force de la crainte morale? En cela, un noble disciple a de la crainte morale, il craint la méconduite corporelle, la méconduite verbale, la méconduite mentale, il craint de s’engager dans les états mentaux mauvais et désavantageux. Voici, bhikkhous, ce qu’on appelle la force de la crainte morale.
Il est également déclaré dans l’Ananussuta Sutta que ces cinq mêmes balas sont les forces du Tathagata (tathāgata·bala):
AN 5.11
pañcimāni, bhikkhave, tathāgatassa tathāgatabalāni, yehi balehi samannāgato tathāgato āsabhaṃ ṭhānaṃ paṭijānāti, parisāsu sīhanādaṃ nadati, brahmacakkaṃ pavatteti. katamāni pañca? saddhābalaṃ, hirībalaṃ, ottappabalaṃ, vīriyabalaṃ, paññābalaṃ.
Bhikkhous, il y a ces cinq forces d’un Tathagata, doué desquelles le Tathagata prétend au rôle de chef du troupeau, rugit son rugissement de lion dans les assemblées et met en mouvement la roue de Brahma. Quelles sont ces cinq? La force de la conviction, la force de la honte morale, la force de la crainte morale, la force de l’énergie et la force du discernement.
Comme c’était le cas pour les autres ensembles de cinq balas, il est déclaré à AN 5.12 que paññā est ‘la plus éminente’ (aggaṃ), celle ‘qui assure la cohésion’ (saṅgāhikaṃ), celle ‘qui rassemble’ (saṅghātaniyaṃ).
♦ On trouve parfois ces deux ensembles de cinq balas mélangés pour former un ensemble de sept, qui est décrit par exemple dans le Vitthata Sutta:
AN 7.4
“sattimāni, bhikkhave, balāni. katamāni satta? saddhābala, vīriyabalaṃ, hirībalaṃ, ottappabalaṃ, satibalaṃ, samādhibalaṃ, paññābalaṃ.
Il y a, bhikkhous, ces dix forces. Quelles sont ces sept? La force de la conviction, la force de l’énergie, la force de la honte morale, la force de la crainte morale, la force de la présence d’esprit, la force de la concentration, et la force du discernement.
Les définitions qui suivent dans ce même soutta sont identiques à celles que l’on a vu plus haut dans chacun des ensembles de cinq.
♦ On trouve également plusieurs ensembles de quatre balas dans le Livre des Quatre de l’Aṅguttara Nikāya:
AN 4.154 mentionne sati, samādhi, anavajja et congénialité (saṅgaha).
AN 4.155 mentionne réflection (paṭisaṅkhāna), bhāvanā, anavajja et congénialité (saṅgaha).
Le Bala Sutta définit un autre ensemble de quatre balas:
AN 9.5
“cattārimāni, bhikkhave, balāni. katamāni cattāri? paññābalaṃ, vīriyabalaṃ, anavajjabalaṃ, saṅgāhabalaṃ.
Il y a, bhikkhous, ces quatre forces spirituelles. Quelles sont ces quatre? La force du discernement, la force de l’énergie, la force de l’irréprochabilité, et la force de l’amabilité.
katamañca, bhikkhave, paññābalaṃ? ye dhammā kusalā kusalasaṅkhātā ye dhammā akusalā akusalasaṅkhātā ye dhammā sāvajjā sāvajjasaṅkhātā ye dhammā anavajjā anavajjasaṅkhātā ye dhammā kaṇhā kaṇhasaṅkhātā ye dhammā sukkā sukkasaṅkhātā ye dhammā sevitabbā sevitabbasaṅkhātā ye dhammā asevitabbā asevitabbasaṅkhātā ye dhammā nālamariyā nālamariyasaṅkhātā ye dhammā alamariyā alamariyasaṅkhātā, tyāssa dhammā paññāya vodiṭṭhā honti vocaritā. idaṃ vuccati, bhikkhave, paññābalaṃ.
Et qu’est-ce, bhikkhous que la force du discernement? On a pleinement compris et examiné avec discernement les états mentaux avantageux, reconnus comme étant avantageux, les états mentaux désavantageux, reconnus comme étant désavantageux, les états mentaux répréhensibles, reconnus comme étant répréhensibles, les états mentaux irréprochables, reconnus comme étant irréprochables, les états mentaux sombres, reconnus comme étant sombres, les états mentaux lumineux, reconnus comme étant lumineux, les états mentaux à être poursuivis, reconnus comme étant à être poursuivis, les états mentaux à ne pas être poursuivis, reconnus comme étant à ne pas être poursuivis, les états mentaux indignes des êtres nobles, reconnus comme étant indignes des êtres nobles, et les états mentaux dignes des êtres nobles, reconnus comme étant dignes des êtres nobles. Voici, bhikkhous, ce qu’on appelle la force du discernement.
“katamañca, bhikkhave, vīriyabalaṃ? ye dhammā akusalā akusalasaṅkhātā ye dhammā sāvajjā sāvajjasaṅkhātā ye dhammā kaṇhā kaṇhasaṅkhātā ye dhammā asevitabbā asevitabbasaṅkhātā ye dhammā nālamariyā nālamariyasaṅkhātā, tesaṃ dhammānaṃ pahānāya chandaṃ janeti vāyamati vīriyaṃ ārabhati cittaṃ paggaṇhāti padahati. ye dhammā kusalā kusalasaṅkhātā ye dhammā anavajjā anavajjasaṅkhātā ye dhammā sukkā sukkasaṅkhātā ye dhammā sevitabbā sevitabbasaṅkhātā ye dhammā alamariyā alamariyasaṅkhātā, tesaṃ dhammānaṃ paṭilābhāya chandaṃ janeti vāyamati vīriyaṃ ārabhati cittaṃ paggaṇhāti padahati. idaṃ vuccati, bhikkhave, vīriyabalaṃ.
Et qu’est-ce, bhikkhous que la force de l’énergie? On génère le désir d’abandon des états mentaux désavantageux, reconnus comme étant désavantageux, des états mentaux répréhensibles, reconnus comme étant répréhensibles, des états mentaux sombres, reconnus comme étant sombres, des états mentaux à ne pas être poursuivis, reconnus comme étant à ne pas être poursuivis, des états mentaux indignes des êtres nobles, reconnus comme étant indignes des êtres nobles, on s’exerce, on active son énergie, on applique son esprit et on s’efforce. On génère le désir d’obtention des états mentaux avantageux, reconnus comme étant avantageux, des états mentaux irréprochables, reconnus comme étant irréprochables, des états mentaux lumineux, reconnus comme étant lumineux, des états mentaux à être poursuivis, reconnus comme étant à être poursuivis, des états mentaux dignes des êtres nobles, reconnus comme étant dignes des êtres nobles, on s’exerce, on active son énergie, on applique son esprit et on s’efforce. Voici, bhikkhous, ce qu’on appelle la force de l’énergie.
“katamañca, bhikkhave, anavajjabalaṃ? idha, bhikkhave, ariyasāvako anavajjena kāyakammena samannāgato hoti, anavajjena vacīkammena samannāgato hoti, anavajjena manokammena samannāgato hoti. idaṃ vuccati, bhikkhave, anavajjabalaṃ.
Et qu’est-ce, bhikkhous que la force de l’irréprochabilité? En cela, bhikkhous, un noble disciple ne réalise que des actions corporelles irréprochables, ne réalise que des actions verbales irréprochables, et ne réalise que des actions mentales irréprochables. Voici, bhikkhous, ce qu’on appelle la force de l’irréprochabilité.
“katamañca, bhikkhave, saṅgāhabalaṃ? cattārimāni, bhikkhave, saṅgahavatthūni: dānaṃ, peyyavajjaṃ, atthacariyā, samānattatā. etadaggaṃ, bhikkhave, dānānaṃ yadidaṃ dhammadānaṃ. etadaggaṃ, bhikkhave, peyyavajjānaṃ yadidaṃ atthikassa ohitasotassa punappunaṃ dhammaṃ deseti. etadaggaṃ, bhikkhave, atthacariyānaṃ yadidaṃ assaddhaṃ saddhāsampadāya samādapeti niveseti patiṭṭhāpeti, dussīlaṃ sīlasampadāya samādapeti niveseti patiṭṭhāpeti, macchariṃ cāgasampadāya samādapeti niveseti patiṭṭhāpeti, duppaññaṃ paññāsampadāya samādapeti niveseti patiṭṭhāpeti. etadaggaṃ, bhikkhave, samānattatānaṃ yadidaṃ sotāpanno sotāpannassa samānatto, sakadāgāmī sakadāgāmissa samānatto, anāgāmī anāgāmissa samānatto, arahā arahato samānatto. idaṃ vuccati, bhikkhave, saṅgāhabalaṃ.
Et qu’est-ce, bhikkhous que la force de l’amabilité? Il y a, bhikkhous, ces quatre occasions de [pratiquer l’]amabilité. Quelles sont ces quatre? Un don, une parole aimable, une attitude constructive et l’égalité. Bhikkhous, le plus élevé des dons est le don du Dhamma. Bhikkhous, la plus élevée des paroles aimables est d’enseigner le Dhamma à de nombreuses reprises à celui qui est intéressé, qui tend l’oreille. Bhikkhous, la plus élevée des attitudes constructives est d’inciter celui qui est dénué de conviction, de l’encourager et l’établir dans l’accomplissement en conviction, d’inciter celui qui manque de vertu, de l’encourager et l’établir dans l’accomplissement en vertu, d’inciter l’avare, de l’encourager et l’établir dans l’accomplissement en générosité, et d’inciter celui qui manque de discernement, de l’encourager et l’établir dans l’accomplissement en discernement. Bhikkhous, la plus élevée des égalités est l’égalité d’un parvenu-au-courant avec un parvenu-au-courant, l’égalité d’un retournant unique avec un retournant unique, l’égalité d’un non-retournant avec un non-retournant, et l’égalité d’un arahant avec un arahant. Voici, bhikkhous, ce qu’on appelle la force de l’amabilité.
imāni kho, bhikkhave, cattāri balāni.
Voici, bhikkhous, quelle sont ces quatre forces.
“imehi kho, bhikkhave, catūhi balehi samannāgato ariyasāvako pañca bhayāni samatikkanto hoti. katamāni pañca? ājīvikabhayaṃ, asilokabhayaṃ, parisasārajjabhayaṃ, maraṇabhayaṃ, duggatibhayaṃ.
Bhikkhous, un noble disciple pourvu de ces quatre forces a transcendé cinq craintes. Quelles sont ces cinq? La crainte [du manque] de moyens de subsistance, la crainte d’une mauvaise réputation, la crainte de la timidité dans les assemblées, la crainte de la mort et la crainte d’une mauvaise destination.
♦ On trouve également deux ensembles de deux balas. Le principal est celui qui regroupe la réflection (paṭisaṅkhāna) et bhāvanā:
“dvemāni, bhikkhave, balāni. katamāni dve? paṭisaṅkhānabalañca bhāvanābalañca.
Il y a, bhikkhous, ces deux forces. Quelles sont ces deux? La force de la réflexion et la force du développement.
katamañca, bhikkhave, paṭisaṅkhānabalaṃ? idha, bhikkhave, ekacco iti paṭisañcikkhati: ‘kāyaduccaritassa kho pāpako vipāko diṭṭhe ceva dhamme abhisamparāyañca, vacīduccaritassa pāpako vipāko diṭṭhe ceva dhamme abhisamparāyañca, manoduccaritassa pāpako vipāko diṭṭhe ceva dhamme abhisamparāyañcā’ti. so iti paṭisaṅkhāya kāyaduccaritaṃ pahāya kāyasucaritaṃ bhāveti, vacīduccaritaṃ pahāya vacīsucaritaṃ bhāveti, manoduccaritaṃ pahāya manosucaritaṃ bhāveti, suddhaṃ attānaṃ pariharati. idaṃ vuccati, bhikkhave, paṭisaṅkhānabalaṃ.
Et qu’est-ce, bhikkhous, que la force de la réflexion? En cela, un certain individu considère ceci: ‘La méconduite corporelle produit de mauvais résultats dans ce monde visible et dans les existences à venir, la méconduite verbale produit de mauvais résultats dans ce monde visible et dans les existences à venir, la méconduite mentale produit de mauvais résultats dans ce monde visible et dans les existences à venir.’ Ayant considéré cela, il abandonne la méconduite corporelle et cultive la bonne conduite corporelle, il abandonne la méconduite verbale et cultive la bonne conduite verbale, il abandonne la méconduite mentale et cultive la bonne conduite mentale, et il se maintient pur. Voici, bhikkhous, ce qu’on appelle la force de la réflexion.
La bhāvanā·bala est ensuite définie en termes des sept bojjhaṅgas, chacun étant ponctué de la formule: viveka·nissitaṃ virāga·nissitaṃ nirodha-nissitaṃ vossagga·pariṇāmiṃ (basé sur l’isolement, sur le détachement, sur la cessation, se parachevant dans le lâcher-prise).
À AN 2.13, la bhāvanā·bala est définie comme consistant aux quatre jhānas.
AN 2.52 mentionne la force de la persuasion (saññatti·bala) et la force de disposition favorable (nijjhatti·bala), dans le contexte d’une assemblée de bhikkhous discutant d’une affaire de discipline (adhikaraṇa). AN 2.171 mentionne sati·bala et samādhi·bala.
♦ Deux souttas mentionnent les forces d’un arahant. Le plus complet des deux, AN 10.90, mentionne:
– Tous les saṅkhāras sont vus tels qu’ils sont dans les faits avec un discernement correct comme étant impermanents (aniccato sabbe saṅkhārā yathābhūtaṃ sammappaññāya sudiṭṭhā honti).
– Kāma est vue telle qu’elle est dans les faits avec un discernement correct comme étant similaire à une fosse remplie de charbons ardents (aṅgārakāsūpamā kāmā yathābhūtaṃ sammappaññāya sudiṭṭhā honti).
– Être naturellement enclin à l’isolement, se plaire au renoncement, et en avoir complètement fini avec tous les états qui sont à la base des impuretés mentales (vivekaninnaṃ cittaṃ hoti … vivekaṭṭhaṃ nekkhammābhirataṃ byantībhūtaṃ sabbaso āsavaṭṭhāniyehi dhammehi).
– Les sept autres points passent en revue les 37 bodhi·pakkhiya·dhammās, pris par groupes.
♦ Les Tathāgata·balas, en dehors des cas tels qu’AN 5.11, mentionné plus haut, apparaissent dans une version complètement différente, dans laquelle elles sont parfois énumérées en six points, mais dans leur exposé le plus complet, en dix points:
“dasayimāni, bhikkhave, tathāgatassa tathāgatabalāni… katamāni dasa?
Bhikkhous, il y a ces dix forces de Tathagata… Quelles sont ces dix?
idha, bhikkhave, tathāgato ṭhānañca ṭhānato aṭṭhānañca aṭṭhānato yathābhūtaṃ pajānāti…
En cela, bhikkhous, le Tathagata comprend tel que c’est dans les faits ce qui est possible comme étant possible et ce qui est impossible comme étant impossible…
“puna caparaṃ, bhikkhave, tathāgato atītānāgatapaccuppannānaṃ kammasamādānānaṃ ṭhānaso hetuso vipākaṃ yathābhūtaṃ pajānāti…
De plus, bhikkhous, le Tathagata comprend tel que c’est dans les faits le résultat des actions entreprises dans le passé, le futur et le présent, en termes de possibilités et de causes…
“puna caparaṃ, bhikkhave, tathāgato sabbatthagāminiṃ paṭipadaṃ yathābhūtaṃ pajānāti…
De plus, bhikkhous, le Tathagata comprend telles qu’elles sont dans les faits les voies qui mènent partout…
“puna caparaṃ, bhikkhave, tathāgato anekadhātuṃ nānādhātuṃ lokaṃ yathābhūtaṃ pajānāti…
De plus, bhikkhous, le Tathagata comprend tel qu’il est dans les faits le monde avec ses éléments divers et variés…
“puna caparaṃ, bhikkhave, tathāgato sattānaṃ nānādhimuttikataṃ yathābhūtaṃ pajānāti…
De plus, bhikkhous, le Tathagata comprend tels qu’elle est dans les faits la diversité de caractère des êtres…
“puna caparaṃ, bhikkhave, tathāgato parasattānaṃ parapuggalānaṃ indriyaparopariyattaṃ yathābhūtaṃ pajānāti…
De plus, bhikkhous, le Tathagata comprend telles qu’elles sont dans les faits les facultés d’apprentissage des autres êtres et des autres individus…
“puna caparaṃ, bhikkhave, tathāgato jhānavimokkhasamādhisamāpattīnaṃ saṃkilesaṃ vodānaṃ vuṭṭhānaṃ yathābhūtaṃ pajānāti…
De plus, bhikkhous, le Tathagata comprend telles qu’elles sont dans les faits la souillure, la pureté, et l’émergence en ce qui concerne les jhanas, les délivrances, la concentration & les accomplissements…
“puna caparaṃ, bhikkhave, tathāgato anekavihitaṃ pubbenivāsaṃ anussarati…
De plus, bhikkhous, le Tathagata se rappelle ses diverses existences passées…
“puna caparaṃ, bhikkhave, tathāgato dibbena cakkhunā visuddhena atikkantamānusakena satte passati cavamāne upapajjamāne hīne paṇīte suvaṇṇe dubbaṇṇe, sugate duggate yathākammūpage satte pajānāti…
De plus, bhikkhous, le Tathagata, avec l’œil déva, qui est pur et au-delà de l’état humain, voit les êtres trépassant et réapparaissant, inférieurs ou superbes, beaux ou laids, heureux ou malheureux, comprend comment les êtres réapparaissent en fonction de leurs actions…
“puna caparaṃ, bhikkhave, tathāgato āsavānaṃ khayā anāsavaṃ cetovimuttiṃ paññāvimuttiṃ diṭṭheva dhamme sayaṃ abhiññā sacchikatvā upasampajja viharati.
De plus, bhikkhous, le Tathagata, avec la destruction des impuretés mentales, entre et demeure dans ce monde visible dans la libération de l’esprit sans impureté, dans la libération par le discernement, en l’ayant réalisée pour lui-même par connaissance directe.